Adultes, éducateurs, enseignants, parents, grands-parents, psychologues, nous sommes nombreux aujourd’hui à nous sentir déroutés par nos enfants, élèves, jeunes patients.
Que s’est-il passé dans ces dernières décennies ?
Serait-ce seulement notre regard d’adultes sur le monde de l’enfance qui évolue ?
Il semblerait au contraire que les enfants qui arrivent aujourd’hui dans notre monde soient les porteurs d’un grand changement. Aujourd’hui, ils ne s’adaptent plus aux structures et au cadre que la société industrielle a prévu et construit pour eux. Ils portent en eux de très fortes valeurs de justice, de partage, de mouvement et de respect de la vie.
Même à des âges très tendres, il leur est impossible d’y renoncer pour se conformer à un système basé sur la compétition et l’individualisme.
Malgré toute l’agressivité, la violence et l’incompréhension qu’ils rencontrent à ne pas vouloir rentrer dans ces cases prévues pour eux, ils persistent dans une différence assumée et difficile à comprendre pour les adultes.
Cependant, cette incompréhension des adultes, l’incohérence de nos manières par rapport à nos discours, les hiérarchies que nous avons construites entre adultes et enfants leur est très douloureuse. La non-acceptation qui leur est réservée, au-devant de leur incapacité à adhérer à nos structures, est telle que nous les définissons aujourd’hui uniquement parleurs manquements à nos attentes.
Ils sont dyslexiques, autistes, hyperactifs, hpi, …
Ils sont pourtant bien autre chose. Des personnalités riches et forgées sur de belles valeurs. Ils semblent nous offrir leur différence, comme pour nous apprendre à en prendre soin, nous qui avons encore tant à faire sur le chemin de l’altruisme.
Nos enfants sont les adultes de demain, et ce que nous avons de plus cher aujourd’hui.
Désormais, il est urgent d’entendre leur souffrance, de les aider à se connaître et à se sentir mieux dans ce monde, sans renoncer à leurs quêtes.
Il est urgent de les considérer pour ce qu’ils apportent à notre monde futur, et non pas pour leurs manquements à nos attentes.
Nos enfants ont besoin d’un fort soutien, complet, c’est-à-dire physique, émotionnel, académique parfois, en tout cas, personnalisé.